GRAMAT LIGINIAC

 

 

1 Château de Montal
2 Bretenoux
3 Beaulieu-sur-Dordogne
4 Aubazine
5 Sainte-Fortunade
6 Château de Sédières
7 Château de Marèges

 

 

Le samedi 4 juin 2011

Comme le billet d'entrée au château de Castelnau-Bretenoux incluait aussi la visite du château de Montal, celui-ci sera notre première destination en ce sixième jour de périple. Le hasard voulut qu'au même moment soient présents au château les participants d'un rallye de voitures anciennes, un véritable régal pour les yeux. Il fait beau et nous en profitons ensuite pour musarder au marché de Bretenoux tout proche. Puis direction la chapelle des Pénitents à Beaulieu-sur-Dordogne, un joli îlot de verdure au bord de la ville. Après les choses se compliquent en arrivant à Aubazine. Les visites de l'abbaye sont comptées, il n'y en a pas avant trois heures de l'après-midi ce qui nous fait perdre du temps. La visite des cascades de Gimel tombe à l'eau si je puis dire et aussi le viaduc des Rochers Noirs. Dommage! Nous poursuivons vers Sainte-Fortunade. Une cérémonie de mariage a lieu devant la mairie sise dans le château datant du XVème (ancienne propriété de la famille Lavaur de Sainte-Fortunade jusqu'en 1950). Après avoir touné en rond à cause d'un GPS un peu fou nous nous retrouvons sur la Transeuropéenne A89 à peine remis d'une très violente pluie d'orage. Même en le voulant nous ne pouvons visiter Gimel. Nous remontons sur Égletons mais à quelques kilomètres apparaît un panneau : château de Sédières. Nous prenons cette direction. Arrivés aux abords du château les arbres ruissellent encore d'eau de pluie bien que celle-ci ait cessé. Quelle joie de retrouver ce petit bijou que je n'avais revu depuis 1970. Certains après-midi j'allais "buller" juste devant. Il n'y avait personne à l'époque. Le château était en stand by. Enfin nous repartons et gagnons notre étape finale : le château de Marèges, une révélation d'authenticité.

 

 

Un nommé Robert de Balzac d'Entraygues et sa femme Antoinette de Castelnau-Caylus (famille propriétaire du château de Castelnau) achètent en 1494 un vieux château appelé repaire Saint-Pierre. Jeanne de Balzac d'Entraygues, fille de Robert, sera la vraie instigatrice de la transformation du château en résidence renaissance entre 1519 et 1534. Sa résignation force le respect. Elle est veuve en 1510 après 14 ans de mariage et perd son fils aîné en 1523 lors des guerres d'Italie.
En 1771 le château est vendu à la famille de Plas de Tanes qui l'abandonne au seuil de la Révolution Française. Durant leur absence le château est transformé en auberge dès 1793, les meubles sont pillés et il n'est plus habitable. Plusieurs propriétaires se succèdent alors jusqu'à un certain marchand de biens nommé Macaire du Verdier qui faillit bien en 1880 réduire à néant ce remarquable édifice en commençant à démonter les sculptures pour les vendre.
Par bonheur un industriel intelligent et passionné, Maurice Fenaille, le rachète en 1908 et le restaure durant 5 ans. Grâce à ses relations il réussira à récupérer une partie de ce qui avait été dispersée et fera faire des copies pour le reste des pièces détenues dans des collections privées essentiellement en France et aux Etats-Unis.
Une fois la restauration terminée il fait don du château à l'État en présence du président Raymond Poincaré. Néanmoins lui et ses filles en auront l'usufruit. L'exemple de cet homme est exceptionnel.
De 1943 à 1945 le plus célèbre tableau du monde, la Joconde de Léonard de Vinci, sera caché dans le château de Montal.
 

 

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Rendez-vous de voitures anciennes au parking du château de Montal (Lot)

 

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Rendez-vous de voitures anciennes au parking du château de Montal (Lot)

 

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Château de Montal (Lot)

 

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Château de Montal (Lot)

 

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Château de Montal (Lot)

 

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Château de Montal (Lot)*

 

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Château de Montal (Lot)*

 

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Jardins du château de Montal (Lot)

 

 

 

Le cartulaire de l'abbaye bénédictine de Beaulieu-sur-Dordogne fondée en 860 mentionne l'existence du nom Bretenoux déjà en 866 mais ce sont les seigneurs de Castelnau qui vont y créer une bastide en 1277 avec à la clé une charte abolissant le servage et instaurant un système de gestion (4 consuls + 8 conseillers) très en avance pour l'époque. Cette charte sera remaniée en 1314 et en 1554 par les descendants des seigneurs de Castelnau.
Les Castelnau, fidèles au royaume de France, ne supportèrent pas la période où le Quercy redevint anglais (1360 - 1374). Ils protégèrent les lieux avec d'autres seigneurs. De même la réputation des de Castelnau refroidit les ardeurs huguenotes durant la deuxième moitié du XVIème siècle.
Une confrérie des Pénitents bleus (rien à voir avec les schtroumpfs) composée de laïcs imprégnés de l'Évangile totalement indépendants mais servant d'auxilliaires au clergé exista ici entre 1602 et 1875. Cette idée n'est pas nouvelle puisque Saint-François d'Assise fonde à Bologne en 1222 le Tiers-Ordre franciscains réservé à des laïcs mariés désirant vivre comme les frères franciscains.
Durant son adolescence Pierre Loti (Julien Viaud), dont j'ai connu une descendante de son frère Gustave (ça c'est pour le fun), venait passer ses vacances chez son oncle de Bretenoux. Il relate ces faits dans son roman "Le roman d'un enfant".
 

 

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Le marché de Bretenoux le samedi 4 juin 2011 (Lot)*

 

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Le marché de Bretenoux le samedi matin 4 juin 2011 (Lot)*

 

 

 

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Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze)

 

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Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze)*

 

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Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze)*

 

 

 

L'orthographe du lieu a évolué au cours des siècles : d'abord Obazina, puis Obazine et enfin Aubazine. Ce bourg de 850 habitants possède une imprtante abbaye cistercienne construite en 1127 sous l'impulsion d'un nommé Étienne de Vielzot né en 1085 (officiellement à Bassignac-le-Haut en Xaintrie ce qui est faux) et décédé le 8 mars 1159 à l'abbaye de Bonnaigue (nord d'Ussel), abbaye datant de 1143 qui aujourd'hui est un "chef d'oeuvre en péril". Il semblerait que le choix de Bonnaigue faisant suite aux abbayes d'Obazine et Coyroux (réservée aux femmes) terminées en 1142 soit du fait qu'il ne serait pas né à Bassignac-le-Haut mais en Haute Corrèze qui par ailleurs était le fief des Ventadour et sa branche les d'Ussel. Le troubadour Bernard de Ventadour avait 21 ans lorsque l'abbaye cistercienne de Bonnaigue fut construite. Au moins deux des 4 troubadours d'Ussel (les Beatles de l'époque) y sont enterrés.
Au départ Étienne de Vielzot appliquait une règle voisine de celle des Chartreux (ordre fondé en 1084 par Saint-Bruno). C'est seulement à partir de 1135 que la règle cistercienne, elle-même issue de la règle de Saint-Benoît, sera appliquée. Les cisterciens sont intimement liés à l'ordre du Temple officialisé justement en 1127 par le pape Honorius II. Troublante coïncidence! L'église de l'abbaye révèle de nombreux symboles. Des granges destinées à assurer la subsistance de l'abbaye sont fondées en Limousin et en Quercy, l'une d'elle à La Pannonie près de Rocamadour semble tirer son nom de bénédictins hongrois venus de Pannonhalma.
L'abbaye d'Aubazine est alimentée en eau par le "canal des moines" long de 1.5 km datant de son origine.
Par ailleurs la commune aujourd'hui possède beaucoup de caractère avec plusieurs belles maisons d'un intérêt certain.
 

 

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L'abbaye d'Aubazine (Corrèze)

 

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La place d'Aubazine (Corrèze)

 

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L'abbaye d'Aubazine (Corrèze)

 

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Un bout du jardin de l'abbaye d'Aubazine (Corrèze)

 

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L'abbaye d'Aubazine (Corrèze)

Incroyable armoire en chêne de la fin du XIIème siècle dans l'église d'Aubazine (Corrèze), une pièce unique en Europe. Les trous disposés symétriquement dans la partie supérieure semble prouver qu'à une époque il y eut des décorations, des sculptures ou des croix. Le flash fait ressortir des problèmes de mousses, salpêtre et que sais-je encore, au bas de l'escalier qu'il serait bon de prendre en compte.



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Un autre bout du jardin de l'abbaye d'Aubazine (Corrèze)

 

 

 

L'endroit est habité depuis la nuit des temps et bien sûr à l'époque romaine (après Alésia en -52) dont subsistent des traces. Les archives révèlent que le nom d'origine est Saint-Martial-le-Noir et que celui-ci a changé lors de la venue des reliques de Sainte-Fortunade en 894.
La famille de Lavaur de Sainte-Fortunade apparaît au XVIème siècle résultant de l'alliance entre les Fouchier de Sainte-Fortunade et les de Souries de Lavaur. Durant les guerre de religions, ils empêchent les ptotestants de s'emparer de leur fief en leur versant une rançon.
La commune compte environ 1800 habitants.

 

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La mairie de Sainte-Fortunade (Corrèze)

 

 

 

Clergoux, commune d'environ 370 habitants, est connue pour son château tout proche : le château de Sédières dont l'origine remonte peut-être au XIIIème siècle. Ce qui apparaît aujourd'hui est une restauration de style renaissance entreprise en 1540 par Dominique de Sédières.
Je me souviens que dans le coin il y avait une forêt avec un endroit où plusieurs dizaines d'arbres semblaient incroyablement vieux (de 5 à 10 siècles). Dater ces arbres en diraient sûrement plus long sur l'origine du château.
Un siècle plus tard la famille de Lentilhac devient propriétaire de Sédières. Par bonheur le château n'est pas abîmé à la Révolution Française, il sera seulement pillé. Une réhabilitation a lieu en 1860 mais une période de léthargie s'annonce. J'ai toujours été fasciné par la remarquable construction de ce bâtiment original et soigné qui inspire en même temps la solidité. La ville de Clergoux le rachète en 1965 pour 40000 francs (6000 euros) soit le prix de 6 Volkswagen coccinelles de l'époque. En 1970 les travaux avancent doucement et discrètement. Aujourd'hui le château se visite. L'environnement est exceptionnel pour les amateurs de randonnées.
 

 

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Château de Sédières (Corrèze)

 

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Château de Sédières (Corrèze)

 

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Château de Sédières (Corrèze)

 

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Château de Sédières (Corrèze)*

 

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Les jardins et étangs du château de Sédières (Corrèze)

 

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Château de Sédières (Corrèze)

 

 

 

Le château de Marèges abrite aujourd'hui 4 vastes chambres d'hôtes avec salle de bain. Ici pas de fantômes mais une atmosphère intemporelle, unique. Le cartulaire de l'abbaye de Bonnaigue a peut-être des informations sur son origine. Une multitude de remaniements a eu lieu au cours des siècles. Le monumental escalier intérieur en dit long sur le professionnalisme des artisans français d'antan.  

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Château de Marèges (Corrèze)

 

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Château de Marèges (Corrèze)

 

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Château de Marèges (Corrèze)

 

Château de Marèges (Corrèze)

 

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Château de Marèges (Corrèze)

 

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Château de Marèges (Corrèze)

 

 

 

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